Lors des travaux du Sommet sur les emplois et les technologies du futur – 13 mars 2024 au Comité économique et social européen à Bruxelles. Le premier panel, intitulé « Automatisation – Robotisation des emplois : Opportunités d’emploi, innovation et normes éthiques », s’est concentré sur l’amélioration de l’égalité des normes éthiques dans le monde, l’égalité des opportunités d’apprentissage et l’égalité d’accès à l’IA et aux robots. Les panélistes étaient : Mme Laetitia Pouliquen, directrice de NBIC Ethics ; Mme Daiana Huber, experte européenne en sécurité urbaine et état de droit – Centre pour la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie – CPIP ; et Mme Aminata Deen Toure, directrice générale de l’innovation, cabinet du ministre guinéen de l’enseignement supérieur. La conférence a été animée par M. Nicolas Franchinard, directeur général de Consilium & Potentia.
Le panel a débuté par une présentation de chaque intervenant, suivie d’une courte session de questions-réponses. Trois questions portant sur l’éthique de la robotique ont été particulièrement discutées. Premièrement, ce qui est considéré comme acceptable et inacceptable varie selon les sociétés et les communautés. Néanmoins, M. Pouliquen a plaidé en faveur de la création d’un organisme international chargé d’élaborer des réglementations et de fixer des normes en matière d’IA et de robotique. Selon Pouliquen, il s’agit d’un point crucial pour éviter que des régions aux réglementations plus laxistes ne deviennent des refuges. De plus, M. Pouliquen a suggéré que l’UE mette en place des dispositifs d’opt-in afin que les internautes soient informés des risques auxquels ils s’exposent. Enfin, il a été souligné que la lutte contre les inégalités, la sécurité et la protection de la vie privée doivent rester sous le contrôle de l’homme et ne doivent pas être confiées aux données ou à l’IA. Mme Daiana Huber a adopté une approche centrée sur l’apprentissage, soulignant l’importance de l’apprentissage comme langage universel et le fait que tout individu est, à un moment donné, un apprenant défavorisé. De plus, elle a insisté à plusieurs reprises sur le fait que nous devrions accepter d’apprendre et, plus important encore, d’échouer, et que l’échec devrait être considéré comme faisant partie intégrante du processus d’apprentissage. Enfin, Mme Aminata Deen Toure a présenté une perspective gouvernementale en soutenant que les pays moins développés devraient jouer un rôle actif dans l’innovation et le développement de l’IA et de l’internet des objets car, premièrement, ils ont déjà manqué le développement de l’internet et de la numérisation, et deuxièmement, ils sont les plus gravement touchés par les crises actuelles. De plus, elle a souligné qu’il est crucial d’anticiper dès maintenant la reconversion professionnelle nécessaire en raison des éventuelles pertes d’emploi liées à la robotique. Dans le même ordre d’idées, elle a mis en avant la lutte de la Guinée contre la discrimination fondée sur le sexe résultant de l’IA et de la robotique par le biais de la discrimination positive. Quelques interventions ont été faites, notamment concernant le point soulevé par Huber selon lequel nous sommes tous, à un moment donné, des apprenants désavantagés. De plus, la question s’est posée de savoir si nous ne sommes pas trop stricts avec la technologie et si nous ne l’examinons pas plus attentivement que les capacités humaines.
Monsieur Gabriel Saint, président du Système Européen de Coopération, a exprimé ses remerciements aux intervenants de renom présents lors du sommet sur les emplois et les technologies du futur, notamment Mme Laetitia Pouliquen de NBIC Ethics, Mme Daiana Huber du Centre pour la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie, et Mme Aminata Deen Toure du cabinet du ministre guinéen de l’enseignement supérieur. Un rendez-vous a été pris pour le grand sommet prévu en novembre 2024.
Système européen de coopération