« Quelle place pour le Grand Est ? »
C’est avec un immense honneur que je prends la parole aujourd’hui dans le cadre de cette table ronde, dont le thème illustre des enjeux majeurs pour les relations entre la France, le Maroc et le continent africain. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’Association Internationale de Défense et d’Aide Humanitaire, et tout particulièrement à sa présidente, Madame Hidara Zahra, pour l’organisation de cet événement de grande importance, ainsi que pour l’opportunité donnée au Système Européen de Coopération de contribuer à cette réflexion stratégique.
Les relations entre la France, le Maroc et l’Afrique s’inscrivent dans une histoire riche et complexe, marquée par des liens économiques, culturels et humains. Aujourd’hui, nous nous trouvons à un moment crucial. Les défis globaux qu’ils soient environnementaux, économiques ou sécuritaires nous imposent de redéfinir nos relations, sur des bases nouvelles d’équilibre, de réciprocité et d’innovation.
Dans cette dynamique, les actions menées par le Système Européen de Coopération mettent en lumière le rôle essentiel de l’Europe, et particulièrement de l’Union européenne, en tant qu’acteur économique intégré et force diplomatique majeure. Grâce à sa position privilégiée, la France peut agir comme un pont entre le Maroc, l’Afrique, et l’Union européenne, en catalysant des partenariats équilibrés, fondés sur la durabilité et le respect mutuel.
Cependant, pour que cette stratégie soit pleinement efficace, il est impératif que la France engage une démarche collective avec les autres pays européens. Le partenariat triangulaire dont il sera question aujourd’hui entre la France, le Maroc et l’Afrique ne peut réussir qu’avec une coordination étroite entre la France, le Maroc, et les institutions européennes.
Le Maroc, en particulier, joue un rôle stratégique dans cette configuration. En tant que trait d’union entre l’Afrique subsaharienne et le monde, le Maroc investit massivement dans le développement des infrastructures et des échanges économiques, que ce soit par les airs grâce à Royal Air Maroc, par la mer avec ses ports modernes, ou bientôt par la future autoroute reliant Dakhla à la Mauritanie. Ces avancées témoignent de la volonté du Maroc de renforcer les connexions intra-africaines tout en s’ouvrant davantage à l’Europe.
Dans cette optique, l’échange d’idées et d’expériences au sein de cette table ronde est essentiel. Vos interventions, Mesdames et Messieurs les participants, permettront de dégager des pistes concrètes pour renforcer non seulement les relations bilatérales, mais également pour concevoir des projets structurants, au service du développement durable du continent africain dans son ensemble.
Un élément central de cette réflexion est l’apport des diasporas. Ces communautés, véritables ponts culturels et économiques, constituent souvent la première porte d’entrée de la France et de l’Europe vers l’Afrique et le Maroc. À cet égard, je tiens à saluer les efforts constants de la Région Grand Est et de ses collectivités, notamment la ville et la métropole de Nancy, pour leur soutien aux associations africaines. Ces initiatives doivent être renforcées à travers des programmes internationaux ambitieux, capables de compléter les efforts de l’État français dans la construction d’une stratégie rénovée avec l’Afrique.
Mesdames et Messieurs, un nouveau monde est en train de naître. Ce monde exige des alliances solides et des partenariats visionnaires. Ensemble, travaillons à renforcer les liens triangulaires entre la France, le Maroc et l’Afrique pour bâtir une trajectoire commune, axée sur la prospérité et les intérêts globaux du monde de demain.
Madame Hidara Zahra, Présidente de l’Association Internationale de Défense et d’Aide Humanitaire,
Monsieur Sidi Brahim El Joumani, Président du Conseil du District de Rabat,
Monsieur Laurent Watrin, Adjoint au Maire de Nancy,
Monsieur Charly Lalo, Directeur Général de Lorr’Up,
Monsieur Bruno Roth, Consul Honoraire de Côte d’Ivoire à Nancy,