Mesdames et Messieurs, au nom de l’ensemble de mes collègues, je voudrais exprimer la reconnaissance du Système Européen de Coopération à l’endroit de la Banque Africaine de Développement pour avoir sélectionné notre thématique. Je remercie également la république du Kenya et l’ensemble de ses hautes autorité pour l’accueil et le merveilleux séjour que nous vivons ici depuis notre arrivée.
Je tiens enfin à vous remercier, cher participant pour votre présence ce jour à notre session thématique consacré à l’emploi et à l’industrialisation de l’Afrique.
Les Assemblées annuelles de la BAD ont toujours constitué une plateforme de réflexion sur l’engagement du Groupe à remplir sa mission de développement du continent africain et d’amélioration des conditions de vie de ses populations. C’est donc avec un grand honneur que nos intervenants discuteront de l’emploi et de l’industrialisation en Afrique. Pour entrer dans le vif du sujet, il est important de situer le contexte de la double problématique – Emploi et Industrie.
L’Afrique se trouve au bas de la chaîne de valeur mondiale, puisqu’elle ne représente qu’environ 3 % de l’industrie manufacturière mondiale. Ses économies restent largement tributaires des matières premières. Depuis 2013, les produits manufacturés ne représentent que 18,5 % des exportations, tandis que 62 % des importations sont des produits manufacturés, ce qui crée un déséquilibre commercial qui prive le continent de ses richesses.
Cette situation est encore plus grave dans les pays où la combinaison de contraintes structurelles et d’instabilité politique compromet tout effort de diversification et de transformation économique mené par le secteur privé. Après l’impact débilitant du COVID-19 et dans un environnement mondial incertain caractérisé par le resserrement des conditions financières mondiales, les retombées de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les menaces climatiques persistantes, la plupart des pays n’ont pas créé les conditions nécessaires à une croissance durable.
Ainsi, la plupart des pays n’ont pas créé les emplois nécessaires pour absorber le grand nombre de jeunes, forçant des centaines de milliers d’entre eux à partir, soit par la fuite des cerveaux, soit par la fuite du travail manuel. La question de l’employabilité en Afrique et le besoin urgent d’une industrialisation avancée du continent constituent sans aucun doute le plus grand défi pour les institutions africaines et le secteur privé.
